Nombre de messages : 419 Date d'inscription : 28/02/2007
Sujet: Péan au Japon Ven 18 Mar - 16:03
PEAN AU JAPON
I-Luigi Nono : Canti di vita e d’amore : Sul Ponte di Hiroshima
Ceux-ci Nous ne pouvons les laisser gésir Et basta. Le leur N’est pas une mort habituelle. Mais Un exemple Un avertissement. Sur un des ponts d’Hiroshima Un home Pince les cordes d’un instrument Et chante. Où vous vous attendez à trouver un visage, Il n’est pas de visage, Mais un rideau : Parce qu’il n’a plus de visage. Où vous pensez trouver la main, Vous ne trouverez pas de main, Mais une griffe d’acier : Car il n’a plus de main : Jusqu’à ce que nous ayons exorcisé le danger, Qui, dès sa première manifestation Emporta deux cent mille humains, Cet automate Restera sur ce pont Et Chantera sa chanson. Il sera sur tous les ponts Qui mènent à notre avenir commun Comme un acte d’accusation Comme un messager. Faisons qu’arrive le temps Où nous pourrons dire : Cela n’est plus nécessaire, Tu peux laisser ton poste.
Günther Andres, (re-traduit de Renato Solmi), déclaration finale de la 4ème conférence internationale contre la bombe atomique et les bombes de désarmement, le 20 août 1958 à Tokyo.
II-« C’était un beau jour d’été à Paris, ce jour-là, j’ai entendu dire, n’est-ce pas ? – Il faisait beau, oui. »
III-Masao Okhi- Les gens déambulaient en cherchant de l’eau- Soudain la pluie noire dégringola sur eux- Garçons et filles, les enfants moururent
Je n’en ai rien à faire Je ne me mêlerai pas de vos affaires Je vais mourir avant que le cancer me ronge Le soleil a déjà mangé mon nez brûlé Je n’aurai pas d’enfant à qui donner la mort Ça c’est votre fortune et l’argent qui vous plombe Qui ne protège pas des rayons de la bombe
Je n’en ai rien à faire Je ne me mêlerai pas de vos affaires J’ai mangé depuis des années le thym mutant Ramassé les sanguins dans les bois à l’automne Pourquoi changer la vie quand on est condamné Et que nous étouffons dans nos vestons d’amiante
Le jour où le nuage est passé sur nos têtes Il s’est mis à pleuvoir à la récréation Les enfants de l’école ont joué dans les flaques Le soir ils ont eu soif un peu moins soif que ceux Qui couraient dans les rues d’Hiroshima en flammes Combien en ont perdu ou la vue ou la voix Au printemps mon citronnier fleurit et se chargea Des fruits les plus énormes de sa courte vie Les gâteaux qu’on en fît nous ont brûlé la bouche Il est devenu noir et nos dents sont tombées
Je n’en ai rien à faire Je ne me mêlerai pas de vos affaires Vous serez morts aussi quand vos enfants mourront Quand ils rejoindront les fantômes du Japon Dans la nuit irradiée où ils dorment sans tombe Quand vous tracez des plans pour acheter le monde En créant des levants qui avalent les âmes
Péan au Japon
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